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La Romandie est un terreau fertile pour l’architecture d’exception. Pour célébrer cette caractéristique et récompenser les professionnels et projets romands, un événement a été créé en 2006 sous l’appellation de la Distinction romande de l’architecture, connue aussi sous son acronyme DRA. Chapeautée par les architectes cantonaux des 6 cantons francophones, elle permet de faire rayonner la culture du bâti régional.

Décernée tous les quatre ans, la DRA a donc pour vocation de promouvoir des réalisations architecturales exemplaires, achevées en Suisse romande pendant la période concernée et d’ouvrir le grand public au rôle culturel et responsable de l’art de bâtir l’environnement, de valoriser l’engagement primordial dans la qualité architecturale des maîtres d’ouvrage, des maîtres d’œuvre et des acteurs en général de la construction en général.

Sa dernière édition en 2018 (DRA IIII) a marqué une évolution par rapport aux précédentes par le choix d’élargir son champ à l’ensemble des disciplines de l’environnement construit. Ont été ajoutés l’architecture du paysage, l’architecture d’intérieur et l’ingénierie. Trois des huit lauréats de cette édition sont ici présentés, accompagnés des commentaires du jury.

La prochaine édition, qui devrait avoir lieu entre cette année et l’année prochaine sera assumée conjointement par le canton de Vaud ainsi que celui du Valais.

Renaturation de l’Aire (GE)

©Induni.ch

Le projet est né de la volonté du maître d’ouvrage de revitaliser un canal, construit entre la fin du 19e siècle jusqu’aux années 1940 pour favoriser l’exploitation agricole de la plaine de l’Aire. Il s’agissait, d’une part, de maîtriser les crues de l’Aire, et, d’autre part, de reconstituer la situation naturelle antécédente. En refusant la piste trop simpliste d’une suppression de l’ouvrage ancien, l’intervention veut mettre en évidence les transformations en cours sur le temps long. Ainsi, le projet combine un vaste espace de divagation pour la rivière avec la transformation du canal existant en une suite linéaire de jardins. Il crée de cette manière un équilibre harmonieux entre un écosystème artificiellement reconstitué et les aspirations d’usages récréatifs des habitants de la ville. Un projet intelligent et cultivé, dont la beauté enrichira pour des siècles la ville comme le monde naturel.

Maître de l’ouvrage : État de Genève – OCEau – Service du lac, de la renaturation des cours d’eau et de la pêche
Architecte : Atelier Descombes Rampini SA (ADR Sàrl)
Mandataire : INDUNI-SCRASA

Salle polyvalente à Le Vaud (VD)

©Matthieu Gafsou

De l’extérieur, la salle fait penser à un mélange entre un hangar agricole et une montagne: elle a donc une identité bien singulière. À l’intérieur, l’espace paraît à la fois immense et chaleureux grâce à cette peau de bois clair : il en devient familier. Les usages sont clairement définis: un espace public polyvalent surélevé et l’espace de la pratique sportive en partie basse, sans oublier d’autres potentiels comme l’ouverture d’une mini scène dans une des parois de la partie basse.

Les architectes font ici acte de générosité, de simplicité et en même temps d’une extrême maîtrise des volumes et des détails. Chaque centimètre carré est dessiné avec pertinence et sensibilité.
Des volumes et formes triangulés de différentes échelles se répondent et deviennent un langage qui participe à la lisibilité du lieu, tout en lui donnant du caractère. Un monde serein, contemporain dans un relief montagneux au milieu d’un village.

Maître d’ouvrage : commune de Le Vaud
Maître d’œuvre : LOCALARCHITECTURE, Lausanne
Mandataire : Ratio-Bois Sàrl

École pri­maire, Or­son­nens (FR)

©Luis Diaz

Le projet se situe en bordure du village et se caractérise par un volume compact et massif, organisé sur trois niveaux et distribuant neuf salles de classe autour d’un atrium central cruciforme. Par sa morphologie, l’école s’inspire des architectures fermières environnantes et propose un volume à l’allure unitaire et robuste. L’intérieur de l’édifice est par contre d’une grande complexité. La structure porteuse soigneusement conçue est constituée par une charpente en bois, avec planchers mixtes bois/béton et une colonne centrale filigranée en forme d’arbre, qui porte une lucarne éclairant l’espace de rencontre central sur toute sa hauteur. Les façades et les espaces intérieurs font l’objet d’un traitement très ludique. Les espaces communs et les salles de classe, surtout celles du dernier étage, expriment un fort caractère architectural.

Maître d’ouvrage : commune de Villorsonnens
Architecte mandataire : TERS architectes (TEd’A arquitectes et Rapin Saiz architectes)