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Le Bernois a obtenu 131 voix (majorité absolue: 122) lors de l'élection du Conseil fédéral du 7 décembre 2022 Né en 1967, Albert Rösti a grandi à Kandersteg (BE). Après des études gymnasiales à Thoune, il a étudié l’agronomie à l’École polytechnique fédérale de...
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Communale, cantonale, fédérale : la sécurité du territoire suisse est elle aussi placée sous le signe de la Sainte Trinité confédérale. Passage en revue des forces en présence.Cliquer l'image pour agrandir
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La compagnie de navigation vaudoise s’est donnée une mission multiple et un défi ambitieux: intégrer la mobilité, le patrimoine et l’innovation, tout en doublant sa part de marché sur les traversées transfrontalières. Son nouveau Président explique à Dossiers Publics comment il entend tenir ce cap
Benoit Gaillard, Président de la CGN
Dossiers Publics : Pouvez-vous tout d’abord nous dessiner brièvement le cadre historique de la compagnie CGN? Benoit Gaillard: Tout commence à la fin du dix-neuvième siècle, plus précisément en 1873, année de la fondation de la compagnie (nous fêterons dans trois ans notre cent cinquantenaire). Il faut se rendre compte qu’à cette époque le bateau est encore l’un des principaux moyens de transport pour aller d’un point à un autre en Suisse. On l’utilise pour se déplacer et transporter des marchandises, comme cela a été le cas pendant des siècles sur le lac.
La CGN est créée lors de l’essor du tourisme en Suisse, qui devient au tournant du XXe siècle une activité à part entière. La compagnie en devient rapidement un acteur incontournable. Montreux, Lausanne, les Alpes, Genève un peu, deviennent les destinations privilégiées des touristes anglais, fidèles clients de l’hôtellerie alpine et lémanique. La CGN accompagne ce mouvement par la construction de ses navires Belle-Époque qui sont conçus comme des bateaux d’agrément. Ce ne sont pas moins de douze unités qui seront construites sur une période d’une trentaine d’années, projets très importants pour l’époque, ce qui nous donnera finalement cette magnifique flotte.
Quelle sont les activités principales de la Compagnie? Commençons par ses deux champs d’activité principaux: d’une part elle propose des expériences sur le lac plus que du transport touristique, ceci grâce au cachet patrimonial de ses bateaux, mais aussi grâce au cadre extraordinaire dans lequel elle évolue: Lavaux, qui est au patrimoine mondial, Genève, Lausanne et toutes ces belles villes qui bordent le Léman en Suisse et en France lacustre. D’autre part, c’est une entreprise de transport public au sens relativement classique du terme qui exploite trois lignes toute la semaine qui sont empruntées de manière pondérante par des milliers de pendulaires chaque jour, reliant Thonon et Evian à Lausanne ainsi qu’Yvoire à Nyon.
On peut ajouter un troisième champ qui est la mission particulière de conservation de bateaux classés par le canton de Vaud comme monuments historiques.
Je terminerai la liste avec un quatrième volet qui est dorénavant notre axe d’action transversal: devenir un acteur de la durabilité dans le bassin lémanique en réduisant la consommation de notre flotte et en encourageant les gens à emprunter les transports publics plutôt que la voiture. Nous soutenons également plusieurs projets d’innovation pour des nouvelles motorisations de bateau.
Pouvez-vous nous en dire plus en ce qui concerne l’innovation durable ? C’est une thématique qui me tient particulièrement à cœur. Nous avons l’intention de redoubler d’efforts au service de la réduction des émissions de CO2 et de polluants. Alors que nos marges de manœuvre sont restreintes en raison du cadre légal, nous consacrons chaque année un peu de notre marge d’exploitation à l’amélioration des performances énergétiques des bateaux. Parfois, quelques centaines de milliers de francs bien investis permettent une réduction de 25%, comme cela a été le cas sur le Valais.
En gros, dans les trois à quatre dernières années, nous avons investi une somme de 5 millions de francs dans notre flotte pour des améliorations de consommation. Par ailleurs, nous comptons être à la pointe de l’exploration de prototypes de propulsion alternative pour laquelle nous sommes associés à une équipe de l’EPFL que nous accueillons en ce moment sur notre chantier. Son but est de monter un bateau solaire qui sera présenté au Monaco Solar & Energy Boat Challenge cet été.
Aussi, nous sommes associés, en tant qu’experts, à un projet déposé récemment devant l’Office fédéral des transports pour une étude de faisabilité d’un bateau à hydrogène transportant plus de 200 personnes, une démarche portée par L’Association bateau zéro émission, à Genève, et pour laquelle les trois cantons lémaniques ont signalé leur intérêt. En résumé, nous investissons pour relever l’enjeu de la durabilité, l’axe transversal qui marquera l’ensemble de nos projets. Et même sur la flotte Belle-Époque, on peut réfléchir à des solutions novatrices en respect avec notre patrimoine…
En ce qui concerne la mobilité, quelle est votre stratégie de développement? Nous venons de passer une commande de deux nouvelles unités de transport public. C’est un marché public très important et notre objectif est d’avoir un standard de transport qui se rapproche de ce que le train sait faire de mieux: du confort, de la stabilité et des espaces qui sont agréables pour travailler pour un maximum de places assises.
Cette opération est sans précédent, elle nous coûte une trentaine de millions de francs par unité et a été rendue financièrement possible par un emprunt bancaire que la compagnie a contracté, profitant du contexte favorable des taux très faibles, mais aussi grâce à la garantie de la confédération qui nous permet d’obtenir une réduction supplémentaire des taux.
Cela fait 30 ans que la CGN n’a pas construit ni assemblé de nouveau bateau sur son chantier. Le dernier en date était le Lausanne qui est actuellement le plus gros qui circule sur le lac, mais qui est un bateau d’agrément, affecté au tourisme et aux locations privées. Seule acquisition entre-temps, celle de petits bateaux rapides pour le transport public, les Navibus. Ils ont eu l’immense mérite d’améliorer considérablement notre offre, en particulier entre Lausanne et Thonon, ce qui a généré une nouvelle demande. Par contre, leur capacité s’est révélée insuffisante et, surtout, leur consommation était excessive. Nous avons appris beaucoup de cet épisode..
J’aimerais donc insister sur le fait que cet investissement est un tournant historique pour la CGN. Le marché a été attribué à une entreprise suisse, Shiptec basée à Lucerne, qui nous livrera l’ensemble du processus. L’assemblage aura lieu sur notre chantier naval à Ouchy.
« Notre idée, avec le doublement des capacités, c’est de doubler tout simplement cette part modale pour arriver à du 50-50 auto-bateau »
Dans quelle mesure ces investissements modifieront-ils votre part modale dans la mobilité transfrontalière? Les études montrent que nous sommes autour de 25% pour les personnes vivant en Haute-Savoie qui travaillent dans le canton de Vaud. Entre Evian, Thonon, Yvoire et les rives vaudoises, la seule vraie alternative est pour l’instant entre la voiture et le bateau. Sur cette base, notre idée, avec le doublement des capacités, c’est de doubler tout simplement cette part modale pour arriver à du 50-50 auto-bateau. C’est un objectif ambitieux.
C’est pour cela que les deux nouveaux navires qui comprennent 600 places assises chacun seront exclusivement affectés au transport public sur les lignes Lausanne-Evian et Lausanne-Thonon. Ainsi, nous augmenterons les cadences, notamment sur Lausanne-Evian, permettant d’introduire l’horaire cadencé comme on l’a avec le train. Dès début 2022, nous aurons un bateau toutes les 45 minutes sur Evian, doublant ainsi la capacité sur cette ligne. Il est vrai qu’aujourd’hui nos lignes sont vraiment saturées à certaines heures, provoquant une demande non satisfaite avec des gens qui ne misent pas ou plus sur le bateau. Le doublement nous permettra de dégager de nouvelles marges pour conquérir des parts de marché.
Une dernière remarque, le bureau qui accompagnait la démarche de planification pour nos futures unités nous a rapporté un chiffre intéressant: un déplacement entre Evian et Lausanne en bateau produira 30 fois moins de CO2 émis qu’en automobile. Le transport public que nous allons proposer présente donc un vecteur de durabilité remarquablement supérieur à l’alternative automobile. Pour en revenir à la durabilité, il y a donc une vraie bonne raison de prendre le bateau, ne serait-ce que par souci environnemental!
Les nouveaux bateaux amélioreront-ils le temps de traversée? Dans un premier temps non, car ils circuleront conjointement avec les anciens bateaux et même s’ils sont capables d’aller un peu plus vite que les anciens, le maintien de la cadence demande de s’adapter au plus lent. On peut ensuite imaginer des gains de temps à moyen terme si l’on commande des unités supplémentaires. Mais il faut savoir qu’aujourd’hui, sur ces trajets, le bateau est extrêmement compétitif par rapport à la voiture. Même sans embouteillage il y a tout intérêt à effectuer un trajet Evian-Lausanne ou Thonon-Lausanne en bateau, sur le plan du temps, mais aussi du confort.
Quel est votre chiffre d’affaires et comment le voyez-vous évoluer? A l’heure actuelle il est de 40 millions par an. Un quart est issu de subventions publiques, nous donnant un taux de couverture de nos charges d’environ 75 %, ce qui est assez élevé pour le domaine du transport. Nous avons vécu une croissance très importante ces dernières années, notamment sur le transport public pendulaire et nous prévoyons que cela va continuer. Sans vouloir faire de pronostic financier trop osé, nous devrions voir une croissance osciller entre 10 et 20% du chiffre d’affaire après la mise en service de nos nouveaux bateaux.