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Œuvrer à l’égalité entre les sexes via une association de femmes professionnelles qui se réunissent, échangent et s’entraident ? C’est le postulat de base du Career Women’s Forum, qui fête ses 40 ans en 2022. Rencontre avec sa présidente, Véronique Riondel Angebault

Madame la présidente, quelle est l’origine du Career Women’s Forum (CWF) ?
L’association a été fondée en 1982 par un groupe d’executive women dont nombre étaient des expatriées qui cherchaient à s’entraider, à se créer un réseau aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Pour en faire partie, il fallait pouvoir se prévaloir d’une dizaine d’années d’expérience dans une position managériale, et c’est d’ailleurs toujours le cas, bien que nous songions à faire évoluer les statuts pour accueillir plus de jeunes professionnelles. Leur regard nouveau nous intéresse !

Combien de membres le CWF compte-t-il ?
Nous comptons quelque 300 membres à ce jour, dont environ la moitié adhèrent à titre individuel. Quant à l’autre moitié, il s’agit de femmes employées par des entreprises elles-mêmes membres de l’association, qui peuvent y inscrire 5 à 15 femmes de leur personnel. Nous avons également le soutien d’une vingtaine de sponsors, parmi lesquels Total Energies, Richemont, Deloitte, IBM, Lombard Odier et Caterpillar.

Les activités du CWF, son message ?
Au fil de la trentaine d’événements que nous organisons chaque année, sous forme de dîners, conférences ou ateliers, nous mettons en avant le partage d’expérience, le développement personnel, et les femmes que nous invitons à s’exprimer sont bien souvent des role models.

Au fil de la trentaine d’événements que nous organisons chaque année, sous forme de dîners, conférences ou ateliers, nous mettons en avant le partage d’expérience, le développement personnel, et les femmes que nous invitons à s’exprimer sont bien souvent des role models.

Véronique Riondel Angebault

Notre message se veut positif, nous ne nous situons pas dans un combat féministe. Nous voulons promouvoir l’échange, le réseautage, l’entraide, le conseil entre femmes qui ont des aspirations voire des problématiques similaires et vivent une communauté de situation qui demeure malgré tout vivace en Suisse. À titre d’exemple, je mentionnerais la difficulté d’accéder à des places de crèche, ce qui de facto défavorise les mères d’enfants en bas âge dans leur carrière.

L’égalité des sexes dans le monde du travail est-elle toujours d’actualité en 2022 ?
Oui, mais moins que par le passé. À notre modeste échelle, nous tentons d’y contribuer. Certes, d’énormes progrès ont été accomplis à cet égard au cours des dernières décennies, il faut le souligner. Je me souviens qu’en 1983, lorsque je suis sortie de l’université, les seuls emplois qu’on me proposait au sein des grosses entreprises dans lesquelles je postulais étaient des postes de secrétaire. Et ce à une époque où seuls 10 % environ de la population suisse étaient titulaires d’un diplôme universitaire !

Il faut donc bien reconnaître que la situation a nettement évolué au cours des bientôt 40 ans d’existence de l’association, et nous faisons en sorte d’adapter notre discours, nos objectifs pour être toujours en phase avec la réalité du moment.

Comment faites-vous connaître CWF ?
Nos deux canaux de communication privilégiés sont LinkedIn et Instagram, qui attirent un public plutôt jeune. Comme je le disais, il est primordial pour une association qui se veut représentative des femmes actives de pouvoir compter sur du sang neuf, et la réaction des jeunes professionnelles dépasse nos espérances : rien qu’en 2021, nous avons accueilli 25 nouveaux membres, ce dont nous nous félicitons. À noter que notre système de présidence tournante (mandat de deux ans) permet elle aussi de maintenir une dynamique constante, de sans cesse renouveler les idées et les horizons.

Que retenez-vous de votre expérience de présidente du CWF ?
J’ai commencé mon mandat en avril 2020, en plein confinement dû au Covid. Naturellement, cela n’a pas facilité ma tâche… Ne serait-ce que pour créer de la cohésion au sein de mon comité, on ne peut pas dire que les réunions via Zoom constituaient le scénario idéal ! Néanmoins, l’activité de l’association a maintenu un rythme plus que satisfaisant, le comité et moi-même avons surmonté ensemble les obstacles organisationnels. Je crois que nous avons su tirer le meilleur parti qui soit de la situation qui nous était donnée. Pour ma part, cela a été un véritable booster en matière de management !