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En examinant le 22 septembre l’acte modificateur unique relatif à la loi sur l’énergie et l’approvisionnement en électricité, le Conseil des États a clairement exprimé sa volonté de développer rapidement les énergies durables pour garantir l’approvisionnement en électricité. La Société suisse des ingénieurs et architectes (SIA) reconnaît l’urgence de la situation, mais appelle à une approche différenciée : les projets axés sur l’électricité hivernale doivent également être évalués sur le plan de la biodiversité et de la protection du paysage, priorisés et menés rapidement. L’étude de l’impact d’un projet sur l’environnement permet de concilier biodiversité et production d’énergie et d’accélérer les procédures en aval.

Le Conseil des États a entamé le jeudi 22 septembre 2022 l’examen de l’acte modificateur unique et pris des décisions qui feront date. Il veut assurer l’approvisionnement futur en électricité de la Suisse en misant fortement sur les installations hydroélectriques, éoliennes et solaires. « Pour la SIA, cette étape est nécessaire et urgente », déclare le président de SIA Peter Dransfeld. « La petite chambre a osé des avancées courageuses. C’est précisément cet esprit pionnier dont nous avons besoin si nous voulons aménager notre cadre de vie de manière durable tout en couvrant les besoins énergétiques de notre société.» De l’avis de la SIA, il ne s’agit toutefois pas seulement d’éviter à court terme une pénurie d’électricité cet hiver, mais aussi d’asseoir à long terme le système énergétique sur une base solide et climatiquement neutre.

S’appuyer sur un fondement stable – l’étude de l’impact sur l’environnement
C’est pourquoi, malgré la pression du temps, la SIA plaide en faveur d’une approche différenciée de la production d’énergie hydraulique, solaire et éolienne afin, d’une part, d’accélérer autant que possible le développement de ces énergies renouvelables et, d’autre part, d’assurer une pesée des intérêts entre production d’énergie et protection de l’environnement. L’étude de l’impact sur l’environnement garantit cette pesée des intérêts et doit donc être maintenue – ce qui va également dans le sens de la décision prise hier par le Conseil des États. L’implication de toutes les organisations d’experts à ce stade précoce de l’étude de projet est un élément central. L’utilisation et le développement d’énergies renouvelables revêtent un intérêt national et ont le même degré de priorité que la biodiversité et la protection du paysage. Ainsi, après une pesée des intérêts et une évaluation positive de la compatibilité avec l’environnement, le processus d’autorisation doit se poursuivre avec un nombre aussi restreint que possible d’obstacles relevant du droit au recours.

Il ne s’agit toutefois pas seulement d’éviter à court terme une pénurie d’électricité cet hiver, mais aussi d’asseoir à long terme le système énergétique sur une base solide et climatiquement neutre.

Ne pas intervenir dans les zones protégées
Les sites industrialisés alpins se prêtent particulièrement à l’installation de panneaux photovoltaïques, car ces espaces sont déjà construits et peuvent être facilement accessibles. Reste au Conseil national à apporter les mesures correctives appropriées. En outre, il faut veiller à ce que les installations photovoltaïques soient entièrement réversibles. « Nous ne devons pas intervenir dans des zones intactes et protégées », déclare Urs Rieder, président du conseil d’experts SIA Énergie et vice-président de la SIA. « Afin de rendre notre cadre de vie durable aussi pour les générations futures, il faut une clarification précise des besoins et des intérêts en jeu. »

Réduire la consommation d’énergie
Au-delà du projet débattu au Conseil des États, la SIA voit également un grand potentiel pour l’installation de panneaux photovoltaïques dans les zones habitées. Par ailleurs, outre les possibilités supplémentaires de production d’énergie, l’accent doit aussi être mis sur les économies d’énergie côté consommation – la SIA soutient à cet égard les objectifs ambitieux fixés dans l’acte modificateur unique. Grâce à une approche coordonnée entre plusieurs objets parlementaires, il sera ainsi possible d’atteindre les objectifs de la Stratégie énergétique tout en maîtrisant la crise d’approvisionnement actuelle, causée par la pénurie d’énergies fossiles. C’est pourquoi la SIA suivra de près la suite des délibérations sur l’acte modificateur unique jeudi prochain, ainsi que l’examen de l’offensive solaire par le Conseil national, prévu vraisemblablement durant la troisième semaine de la session d’automne.

Article original de la SIA

Photo: © Jérémy Toma