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Les travaux du Lausanne-Échallens-Bercher sous l’avenue d’Échallens touchent à leur but. Le nouveau tunnel, en construction depuis 2018, va permettre de sécuriser un axe sensible de la mobilité lausannoise, ainsi que de permettre à « la ligne verte » de devenir un véritable RER.

L’avenue d’Échallens est depuis de nombreuses années un point noir sécuritaire du trafic de l’agglomération lausannoise. Le LEB (le train Lausanne-Échallens-Bercher) partageant la chaussée avec la circulation, les accidents avec les voitures mais aussi avec des piétons sont devenus une triste habitude sur cette artère vitale de l’Ouest lausannois.

Le LEB, dont la gestion est entre les mains des TL depuis 2013, assure une liaison capitale entre le Gros-de-Vaud et le chef-lieu vaudois. Avec 3,7 millions d’usagers en 2016, « la ligne verte » a vu sa fréquentation augmenter de 142% entre 2000 et 2015, notamment grâce au prolongement de la ligne jusqu’à la gare du Flon au tournant du siècle. L’augmentation de la cadence en 2013, les rames passant de la fréquence de la demi-heure à toutes les 15 minutes entre Cheseaux et Lausanne, a contribué à l’engouement du public pour la ligne.

À l’instar de Nuria Gorrite, l’actuelle présidente du Conseil d’État vaudois et conseillère d’État en charge des Infrastructures, qui déclarait en 2017 son intention de « transformer le LEB en RER moderne », l’objectif de l’ensemble des autorités politiques est que le LEB devienne un véritable train de banlieue pour le nord de l’agglomération lausannoise. Selon le Projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM), le but est même de faire passer la fréquence à toutes les 10 minutes à l’horizon 2030. Mais qui dit plus de trains dit aussi plus de risques d’accidents sur le délicat tronçon de l’avenue d’Échallens, où trains, bus, voitures et vélos cohabitent dangereusement.

Afin de garantir une cadence au quart d’heure tout en améliorant la sécurité des usagers, le Conseil d’État a demandé, et obtenu en 2017 du Grand Conseil un crédit de 45,8 millions pour enterrer le LEB entre les gares d’Union-Prilly et de Lausanne-Chaudron.

Tunnel LEB Lausanne-Échallens-Bercher

Depuis, les travaux ont bien avancé dans la molasse lausannoise. D’une profondeur maximale de 30 mètres et long de 1,7 kilomètre, le tunnel ferroviaire à double voie doit voir le jour au printemps 2021, et permettra aux passagers d’éviter les retards à répétition qui caractérisaient aussi la difficile cohabitation intermodale sur la chaussée. Pour un coût total de 136 millions de francs, l’ouvrage est financé en majeure partie par la Confédération (90 millions de francs) et par le canton (près de 46 millions de francs).

Afin d’assurer aussi bien la circulation routière que le trafic ferroviaire pendant la durée des travaux, un pont provisoire de 170 mètres de long a vu le jour entre la sortie de la gare d’Union-Prilly, se poursuivant en direction de Lausanne jusqu’au numéro 135 de l’avenue d’Échallens. Toutefois, deux interruptions d’exploitation n’ont pu être évitées. La première a déjà eu lieu à l’été 2018, lors de l’installation de l’ouvrage temporaire. Par ailleurs, la ville de Lausanne a pris des mesures sécuritaires sur l’avenue d’Échallens en l’attente de l’achèvement de l’ouvrage, dont l’aménagement de feux tricolores aux passages piétons de l’axe en question.

Fait plus problématique, le LEB a connu une année 2019 compliquée, avec le report de la cadence au quart d’heure sur la partie nord de la ligne, entre Cheseaux et Échallens. D’après un rapport de la Commission de gestion du Grand Conseil (COGES) publié en mai dernier, la situation ne risque pas de revenir à la normale avant cette année et l’ouverture du tunnel.

Toutefois, les travaux en question ne sont pas la raison principale de ces « événements problématiques ». Plus récemment, le LEB a annoncé une réorganisation de son conseil d’administration, en ajoutant un Conseil des communes, organe consultatif réunissant toutes les communes sur le tracé de la ligne. Objectif : mieux représenter les acteurs concernés, et permettre au conseil d’administration de se concentrer sur la stratégie de développement de la ligne.

Malgré ces difficultés, le LEB s’apprête à sortir de son tunnel et devenir un des axes forts des transports de l’agglomération, aux côtés des deux lignes de métro et du futur M3. Avec sa mue en RER à forte cadence, « la ligne verte » aura parcouru bien du chemin depuis l’ouverture de la première ligne entre Lausanne et Échallens en 1872.


Pour l’installation principale du chantier, située au parc de la Brouette, un puits de 42 mètres a été creusé. Hommes et machines y sont acheminés à 25 mètres de profondeur, pour réaliser le tunnel. Les matériaux d’excavation sont déversés au fond du puits pour être évacués par voie souterraine ferroviaire jusqu’au tunnel reliant l’usine d’incinération Tridel au réseau CFF. Ceci permet d’éviter la circulation quotidienne de 30 à 40 camions.

Tunnel LEB Lausanne-Échallens-Bercher