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“Quelle galère pour rentrer chez soi. On ne sait jamais quel train sera supprimé, impossible de s’organiser à l’avance. Parfois il y a des bus, parfois rien du tout. On se sent vraiment pris en otage” résume un usager du Léman Express sur le quai de la gare de Thonon-les-Bains, tentant de rejoindre la gare des Eaux-Vives à Genève, alors que certains usagers attendent depuis plus d’une heure.

On entame ainsi la cinquième semaine du mouvement de grève qui impacte les trains en Haute-Savoie et dans l’Ain. Les grévistes s’étaient réunis devant la gare d’Annemasse ce lundi pour voter la reconduction du mouvement. Ils demandent toujours une prime de vie chère. C’est donc la partie française du réseau transfrontalier qui est affectée avec de nombreux trains supprimés et des cars de substitution. Les salariés SNCF du Léman Express demandent une prime de vie chère de 300 euros bruts pour faire face au coût de la vie élevé dans cette région frontalière avec la Suisse. Les lignes du Léman Express sont ainsi très perturbées depuis le 18 octobre, date du début du mouvement de grève.

Ce que l’on demande aujourd’hui, c’est d’être reçu à la table des négociations par la direction car elles nous semblent légitimes.

Yannick Cugnet, gestionnaire de moyens au Léman Express

Yannick Cugnet, gestionnaire de moyens au Léman Express s’était exprimé il y a déjà une dizaine de jours sur une radio régionale française, justifiant le mouvement: « Cette prime est complètement légitime et les cadres que l’on croise dans le cadre du conflit le reconnaissent, car nous avons des jeunes embauchés qui ont un salaire de 1 600-1 700 euros net par mois et dans ce département de la Haute-Savoie qui est très cher, les gens se retrouvent facilement en galère financière une fois qu’ils ont payé leur loyer. Cette prime contribuerait donc à améliorer leur quotidien. Ce que l’on demande aujourd’hui, c’est d’être reçu à la table des négociations par la direction car elles nous semblent légitimes. » Le même média nous rappelait que cette revendication avait déjà été portée par les syndicats en 2019 lors de l’inauguration du Léman Express, ce RER transfrontalier avec la Suisse lancé avec de grandes ambitions. Philippe Gauthier, responsable Sud Rail 74 avait ajouté, exprimant le ras-le-bol des cheminots : « Il y a un taux de régularité de 97 %. C’est presque une des meilleures régularités nationales. Il y avait un objectif de 50 000 personnes par jour, on est à 67 000 et nous, on le mesure. Moi en tant que conducteur de train, je vois qu’il y a beaucoup plus de monde. On est les premiers à contribuer au fait qu’il marche très bien et nous n’en avons pas le retour ».

Pas d’amélioration en vue

Il reste que le parcours du transport régional créé à grands frais pour faciliter la vie des frontaliers a été parsemé d’embûches, commençant dès sa mise en marche par une grève SNCF affectant tout le territoire français au début de l’année 2020, puis par la crise sanitaire liée au COVID-19 qui a bouleversé les habitudes de mouvement et de travail de la population jusqu’en 2022. Il semble pour le moment ne pas y avoir d’issue rapide aux perturbations puisque les grévistes ont promis d’inscrire le mouvement dans la durée s’ils n’obtiennent pas de retours de leur direction.