Publicités

Parmi les trois chantiers en cours à la cathédrale de Lausanne, celui de la tour lanterne a permis d’identifier un état d’obsolescence très préoccupant sur la face ouest restaurée en 2009, nécessitant une intervention urgente non planifiée. Les deux autres chantiers tour sud du transept et amélioration du ruissellement de l’eau sur la molasse suivent leurs cours sans élément particulier.

Reconnue de première importance par les historiens, la cathédrale de Lausanne est pourtant constituée d’un matériau très friable et durement altéré par endroits. Dans le cadre des trois chantiers en cours – tour sud du transept, souches de la tour lanterne et mise en œuvre du projet Piscis Aqua sur les arcs-boutants – une situation alarmante a été détectée cet été sur la face ouest de la tour lanterne. La planification des travaux de restauration des façades présentée dans le cadre de l’octroi du crédit en octobre 2019 avait prévu des interventions sur les faces sud et est de la tour lanterne, en excluant les faces ouest et nord, dans la mesure où elles avaient été restaurées, en 2008 pour la face ouest et en 2014 pour la face nord. Les souches de la tour lanterne sont dans un état de dégradation important sur les faces sud et est, à la fois dans les quatre angles de la base de forme quadrilatère, ainsi que les colonnettes des baies. Cette dégradation avérée nécessite des remplacements considérables de pierre, en raison de l’impossibilité de conserver les pierres existantes.

Les souches de la tour lanterne sont dans un état de dégradation important sur les faces sud et est, à la fois dans les quatre angles de la base de forme quadrilatère, ainsi que les colonnettes des baies.

A fin août 2022, la commission technique a constaté une dégradation des parements très importante de la face ouest nécessitant une intervention urgente à réaliser avant la face est. Le financement de ces travaux sera pris en charge par le budget de fonctionnement de l’État en relation avec l’entretien des bâtiments. Cet état de dégradation est d’autant plus inquiétant pour des parements restaurés relativement récemment. La commission avait admis un choix conservateur d’intervention en 2008, dans le but de ne pas remplacer les pierres. La stricte conservation des parements réalisée avec de l’ester de silice n’a malheureusement pas eu l’effet escompté, en raison de la forte exposition de la face ouest aux éléments météorologiques.

Photo: Tour Lanterne face ouest © Claude Bornand

Les travaux sur la tour sud du transept suivent leurs cours sans éléments particuliers, alors que la première étape des modifications du ruissellement de l’eau s’achève sur les arcs boutant nord et sud. Pour mémoire, les corrections proposées (entaille dans la pierre ou ajout de microferblanteries) permettent à l’eau d’être mieux guidée, ralentissant ainsi le vieillissement de la pierre.

Le Conseil d’État est conscient des enjeux et particulièrement attentif à la sauvegarde durable de l’un des principaux édifices gothiques du pays. Les solutions appliquées actuellement permettent d’entreprendre avec efficience les importants travaux de conservation à venir et contribueront à optimiser les futures interventions de maintenance.