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À l’heure où le confinement est venu perturber le déroulement du semestre dans les universités suisses et mondiales, la formation à distance n’a pas été affectée négativement par la pandémie. Petit tour d’horizon des options offertes en Suisse et ailleurs.

Se réveiller à 8:00 du matin pour assister à son cours de 8:15, sans se préoccuper d’arriver en retard, tout en ayant le temps de se préparer une tasse de café. Une utopie? Pour nombre d’étudiants universitaires devant penduler chaque jour, oui. Mais pas pour ceux qui suivent une formation à distance. Rendu possible grâce à l’évolution de la technologie, suivre un cursus universitaire depuis son salon n’a jamais été aussi facile, et comporte de nombreux avantages, comme le gain de temps vu l’absence de déplacements et la possibilité de mieux combiner travail et études grâce à une plus grande flexibilité, susceptibles de convaincre nombre d’étudiants potentiels. Le covid-19 pourrait, lui aussi, ajouter de l’attrait à cette formule.

Si la crise du coronavirus a perturbé pratiquement toutes les activités humaines à travers le monde, un des secteurs les plus affectés a été celui de la formation. En effet, en Suisse comme ailleurs, distanciation sociale oblige, la plupart des universités ont dû fermer leurs portes au mois de mars, comme cela a été le cas à l’Université de Lausanne (UNIL). Les étudiants ont pu tout de même poursuivre leur semestre grâce à des plateformes électroniques comme Zoom, et des aménagements spécifiques ont été introduits pour leur permettre de terminer l’année académique le plus normalement possible, en dépit des circonstances. La plupart des examens de la session de juin ont d’ailleurs eu lieu, mais en ligne, et en cas d’échec, les évaluations de ce semestre ne seront pas comptées comme une tentative.

Cela va donc de soi que le monde universitaire, basé depuis des siècles sur l’enseignement dispensé dans des salles de classe en présence des étudiants, a subi une petite révolution. Et ce chamboulement a mis en lumière un secteur moins en vue que le monde académique, mais qui existe tout de même depuis des années: la formation à distance. Longtemps dans l’ombre des formations en présentiel, la crise sanitaire a involontairement donné aux formations à distance un formidable coup de pouce.

D’abord présentes aux Etats-Unis, les universités proposant des cursus à distance ont gagné en popularité dans le monde entier, notamment grâce à l’avantage de pouvoir suivre les cours d’un établissement réputé depuis n’importe quel endroit du globe. D’après Financial Advisor, qui a établi un classement des 10 meilleures universités américaines en ligne pour 2020, les trois meilleures sont celles du Minnesota, de l’Arizona et du Missouri.

Le monde universitaire, basé depuis des siècles sur l’enseignement dispensé dans des salles de classe en présence des étudiants, a subi une petite révolution.

Mais les options existent aussi en Suisse pour celles et ceux intéressés par cette variante d’études. Il y a par exemple Uni Distance, qui est depuis 1992 le seul institut universitaire à distance reconnu par la Confédération et offrant des cursus en français ou en allemand conformes aux directives universitaires internationales du système de Bologne. Ses diplômes sont d’ailleurs reconnus au même titre que ceux délivrés par les universités suisses.

Parmi les bachelors et masters dispensés dans la langue de Molière il y a le droit, l’économie, l’histoire et psychologie. La palette de choix disponible en allemand est en revanche plus restreinte, puisque l’on retrouve uniquement le droit, l’histoire et la psychologie. La formule d’études se compose de cours virtuels et de devoirs à rendre sur une plateforme en ligne, mais les enseignements en présence ne sont pas totalement absents non plus, ayant lieu cinq samedis par semestre, dont trois sont obligatoires. Ils permettent aux étudiants de rencontrer leurs professeurs et de faire connaissance entre eux.

Le succès est d’ailleurs au rendez-vous puisque entre 2004 et 2019 les effectifs d’Uni Distance sont passés de 550 à 1719, augmentant chaque année de 10 % en moyenne. La durée d’études avant l’obtention d’un bachelor est toutefois un peu plus longue que dans une université « normale », car il faut compter quatre années et demie, contre trois en général dans les universités suisses.

Le prix est aussi plus élevé car un semestre de bachelor coûte 1300 francs, alors que le prix est de 500 francs à l’Université de Genève, 580 francs à l’UNIL ou 750 francs à l’Université de Berne. Il est à noter en revanche que les bachelors dans certaines universités du pays ont un prix similaire ou sont même plus chers qu’Uni Distance, comme c’est le cas à Saint Gall (1226 francs) mais surtout à Lugano à l’Université de la Suisse Italienne (2000 francs par semestre).

Une autre option en Suisse pour la formation à distance est la Haute école spécialisée à distance de Suisse. Reconnue elle aussi par la Confédération, elle appartient à la SUPSI, la Haute école professionnelle de la Suisse Italienne. Tout comme avec Uni Distance, la plus grande partie des études sont effectuées à domicile, les étudiants se retrouvant, en fonction de leur lieu de résidence, deux jours par mois en moyenne aux centres de formation de Berne, Bâle, Brigue ou Zurich.

Alors que l’UNIL et les autres universités du pays se préparent déjà à une reprise normale des enseignements en présentiel dès la rentrée de septembre, on peut voir que quelle que soit la formule d’études choisie, il y en a pour tout le monde.