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La Suisse n’a peut-être pas accès à l’océan Pacifique, mais le Léman est une véritable mer intérieure de la tranquillité. Les rives du plus grand lac d’Europe occidentale sont en effet l’un des centres mondiaux de la paix et du multilatéralisme

Le phare de la place diplomatique lémanique est bien sûr la Genève internationale. La ville du bout du lac jouit d’une longue tradition d’accueil de conférences et d’organisations internationales, remontant à plus d’un siècle et demi, avec la création de la Croix-Rouge. Tradition renforcée par l’établissement de la Société des Nations dans l’entre-deux-guerres. Aujourd’hui, la Cité de Calvin est le siège principal de l’ONU en Europe, et héberge pas moins de 39 institutions, organisations et organismes internationaux, près de 750 ONG et 177 représentations permanentes.

Toutefois, cela ne signifie pas que les rencontres diplomatiques et les sommets se cantonnent au territoire de la République et Canton. Lausanne n’est en effet pas en reste à l’heure d’accueillir des rencontres de haut niveau. Exemple: le traité précisant les frontières de la Turquie à l’issue de la Première Guerre mondiale fut signé en 1923 au Palais de Rumine. Mais c’est au Beau-Rivage Palace, à Ouchy, que les discussions eurent lieu. Nonante-deux ans plus tard, c’est dans ce même lieu que les ministres des Affaires étrangères des 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, de l’Allemagne et de l’Iran se sont retrouvés pour négocier l’accord sur le nucléaire iranien de 2015.

Les vagues de la diplomatie caressent tout le pourtour de l’Arc lémanique

L’année suivante, dans le même hôtel, c’est de la Syrie qu’il était question, lors de pourparlers réunissant John Kerry et Sergueï Lavrov, les ministres des affaires étrangères américain et russe, ainsi que leurs homologues de l’Arabie saoudite, du Qatar, de la Turquie et de l’émissaire de l’ONU.Lausanne, la « capitale olympique », est aussi le centre mondial de la diplomatie sportive accueillant le siège du Comité olympique international depuis 1915. Son fondateur, le baron Pierre de Coubertin, voyait un idéal de paix derrière les Jeux olympiques. Le canton de Vaud abrite en outre plus de 60 fédérations sportives internationales.

La Riviera vaudoise est elle aussi, actrice des discussions en coulisse en faveur de la paix, avec le rôle joué par les rencontres de Caux, sur les hauts Montreux.

Les vagues de la diplomatie caressent tout le pourtour de l’Arc lémanique. La rive française, plus particulièrement Évian-les-Bains, fut à l’honneur avec les accords d’Évian. Signés le 18 mars 1962 dans la ville thermale haut-savoyarde, ils mirent fin à la guerre d’Algérie. Il convient de mentionner que l’issue positive des pourparlers fut obtenue grâce aux bons offices de la Suisse voisine, après que des premières discussions franco-algériennes en 1960 n’eurent pas abouti.

Et si, en plus de parler d’un esprit de Genève, on parlait d’un esprit du Léman?